L’exploitation pétrolière et gazière du lac Kivu
LE LAC KIVU
Le lac Kivu est l’un des Grands Lacs d’Afrique. Il se situe entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda.

L’exploration des réserves du lac Kivu
En 1937, une expédition scientifique a découvert que le lac Kivu contenait dans ses eaux profondes une concentration exceptionnellement élevée de dioxyde de carbone et de méthane. Depuis lors, des études successives ont permis de mieux comprendre les mécanismes de formation de ce méthane, sa répartition spatiale, les risques et les possibilités d’exploitation. Une des hypothèse formulée pour la formation du méthane est qu’il est le résultat de deux mécanismes simultanés : l’un dû à la fermentation des sédiments d’origine biogénique, l’autre provenant de la réduction du CO2 magmatique par de bactéries (Tietze et al., 1988).

Pour l’ensemble du lac Kivu, sur la base du levé bathymétrique établi en 1988 et des mesures de concentration de gaz réalisées en 1974/75, le lac pourrait contenir des réserves estimées à 55 milliards de m³ de méthane, 250 milliards de m³ de dioxyde de carbone, 5 milliards de m³ d’azote et une multiplicité de traces d’autres gaz disponibles. ( Lahmeyer I et OSAE, 1988). Les résultats actuels indiquent que le volume de gaz méthane disponible est de 39-45 milliards de m³ (13%), inférieur au volume estimé sur la base du levé bathymétrique de Sarberg Interplan. le lac Kivu est l’un des trois lacs au monde renfermant de très fortes concentrations de gaz.

La recherche pétrolière dans le lac Kivu et son bassin au Rwanda
Une caractérisation génétique du gaz du lac Kivu, du coté du Rwanda avec 13 échantillons a montré la présence d’éthane et de propane, même à de très faibles concentrations, ce qui suggère une contribution possible à partir de gaz dérivés pétroliers.
Pour l’exploitation du gaz méthane, le Rwanda a signé trois contrats de concessions et d’achat d’électricité avec deux sociétés privées :
- CONTOUR GLOBAL qui développe le projet Kivuwatt dans le district de Karongi
- Rwanda EnergyCompany (REC) et Rwanda Investment Group (RIG) qui comptent installer une plateforme à partir du district de Rubavu
En février 2012, l’Université Syracuse a réalisé la première campagne de réflexion sismique dont la principale conclusion est l’existence d’un large pli transversal ou à mi-bassin dans la partie centrale de la zone étudiée, ce qui a probablement été produit par la subsidence différentielle sur les segments de failles de la frontière.
Le gouvernement Rwandais a aussi initié, en partenariat avec le secteur privé, le projet Kibuye Power. Aujourd’hui les installations de Kibuye Power génèrent autour de 2MW pour une capacité installée de 5MW. Ce projet a été inauguré le 16 mai 2016.


La recherche pétrolière et gazière dans le bassin du Kivu congolais
Le gouvernement congolais a divisé la partie congolaise du lac Kivu en six blocs pour lesquels il cherche des partenaires pour y faire de la prospection pétrolière et gazière. Jusqu’à présent tout indique qu’il n’y a pas de contrats déjà signés sur le lac Kivu, du coté de la RDC. Des sources indiquent que quelques acteurs ont été, ou sont toujours dans la course pour obtenir des contrats. il s’agirait entre autres des compagnies suivantes:
- Kivu Lake Energy Corporation, en sigle « KLEC »
- Bantu Investment Holding, en sigle « B.I.H »
- Société des gaz et des Hydrocarbures du Kivu « S.G.H.K »
- la société chinoise CATHIC POWER
- la firme slovène VITAVA
- la socièté sud-africaine METHANE HYDRATES Ltd.
Le Brésil, une alternative de coopération en technologie d’exploration ?
La majeur partie de la production de pétrole brésilienne se situe dans le sud-est, dans les états de Rio de Janeiro et d’Espírito Santo. Plus de 90 % de la production est offshore, en eau très profonde, et consiste en huiles très lourdes. Petrobras, entreprise cotée en bourse mais contrôlée par l’État, détient des positions dominantes dans toutes les activités pétrolières du Brésil. Elle se présente sur son site comme la 7e compagnie mondiale du secteur de l’énergie. Elle détenait même un monopole sur le secteur pétrolier jusqu’en 1997, année où le gouvernement a ouvert le secteur à la concurrence. Le Brésil regorge de ressources naturelles qu’il gère avec prudence. Décidément favorisé par la nature, il détient aujourd’hui la plus grande réserve de pétrole découverte en plus de dix ans, qui pourrait le placer parmi les premiers producteurs mondiaux de pétrole.
Le Brésil est, et restera, l’un des plus gros consommateurs d’énergies renouvelables puisque ces dernières représenteront normalement 43 % du mix énergétique en 2035, d’où la coopération avec ce géant du secteur, s’avère intéressante.

Appui Coppe-UFRJ, Pole Institue, ANP (Agence Nationale du Pétrole)/Brésil
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