Hydrocarbures dans le RIFT ALBERTINE
Opportunité de Développement ou Risques d’Instabilité??????
L’Afrique qui était considerée par les compagnies « MAJORS » comme une des dernières réserves à exploiter est dévenue au cours de la dernière décenie, l’objet d’un regain d’intérêt pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures. Cette tendance est renforcée par les perspectives d’une raréfaction progressive des hydrocarbures et la croissance des besoins, portée par une demande croissante en énergie des pays émergents, en particulier l’Inde, la Chine et d’autres. Cette dynamique fait de l’Afrique une des dernières frontières de la recherche d’hydrocarbures.

Comme par miracle, des découvertes se succèdent, alors que le PETROLE était perçu, il n y a pas longtemps comme une ressource plutôt rare en Afrique subsaharienne. Paradoxalement, il est découvert un peu partout, de l’Angola à la Guinée Bissau, puis sur toute la cote occidentale, notamment au Ghana, en côte d’Ivoire et dans d’autres pays. Et puis pour l’Afrique de l’Est, non seulement l’intérêt est porté sur le pétrole Offshore de l’Océan Indien (Mozambique, Tanzanie), mais aussi à l’interieur du continent dans les structures géologiques formées par les grabens Est-Africains (Ethiopie, Kenya, Frontière RD Congo-Ouganda, Rwanda, Bururndi, Tanzanie) et même un peu plus au Sud dans le prolongement du rift valley Est-Africain dans le Lac Malawi.

LE RIFT EST-AFRICAIN
Le Rift Es-Africain (REA) est une des merveilles géologiques et géophysiques du monde correspondant à un endroit où les forces tectoniques sont entrain de créer de nouvelles plaques par la cassure de plaques anciennes. En d’autres termes le Rift peut être compris comme une fracture de la surface terrestre qui s’élargit avec le temps, formant un bassin allongé bordé de failles abruptes.

Le Rift Est Africain prend sa naissance aux abords de la mer Rouge dans la région d’Afar en éthiopie et parcourt l’Afrique vers le Sud jusqu’au Kenya et en Ouganda où il est divisé en deux branches, orientale et occidentale, reliées l’une à l’autre par le linéament d’Assoua. La partie orientale s’étend sur 2200 Km, traversant le rift éthiopien, le rift Gregory pour se terminer plus au Sud sur le craton Tanzanien. Certains avancent l’hypothèse que de là, il pourrait continuer jusqu’à la dorsale de la Davie dans l’Océan Indien. La partie Occidentale, quant à elle, débute dans le linéament d’Assoua au Nord-est de l’Ouganda, à partir du lac Albert et parcourt 2100 Km jusqu’au lac Malawi plus au sud. On y retrouve de grands lacs qui prennent place dans de bassins effondrés( Tanganyika, Albert, Kivu, Malawi).

Le Rift oriental abrite également une douzaine de lacs dont huit au kenya et quatre en Tanzanie. Le plus grand des lacs du kenya est le Lac Turkana, un lac d’eau douce de 6405 Km², le lac Logipi, Baringo(130 Km²), Bogoria (34 Km²), Nakuru (40 Km²); Elementeita, Naivasha (160 Km²) et Magadi (100 Km²). Les lacs Natron (1040 Km²), Manyara (325 Km²), Eyasi (1050 Km2) et Makati se trouvent en Tanzanie.
Les lacs du Rift Albertine:

Source: Forum Sud-Sud
La présence des ressources et potentialités avérées dans ces lacs, est associée à de nombreux défis. D’abord, ces ressources sont toutes transfrontalières, car dans la plupart des cas du nord au sud du Rift Albertine, elles se trouvent à cheval sur la frontière entre la RD Congo et les trois pays qui se trouvent à sa frontière orientale dans cette zone à savoir, l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi. Mais plus au Sud, en ce qui concerne la Tanzanie, la Zambie et le Malawi. La nécessité d’un Mercosul Africain au Rift Est pour l’exploitation et le commerce regional, se présente comme une alternative très capitale; On peut aussi apprendre avec les pays latins sur cet aspect. Chez nous, dans cette partie du continent même les frontières de surfaces ne sont pas nettes, et souffrent d’incertitudes sur leurs tracés, comme les incidents survenus sur le lac Albert l’ont déjà montré, les limites souterraines peuvent être à l’origine de suspicions, voire tensions, si l’exploitation des ressources venait à commencer surtout de façon decalée. Des soupçons pourraient être liés au non-cloisonnement des nappes pétrolières souterraines, et donc à leur continuité transfrontalières.

Le développement décalé du secteur Pétrolier dans le Rift Albertine, constitue un énorme défi et une source potentielle de conflits entre les pays voisins. Car les sources pétrolières sont à cheval sur les frontières, avec des blocs pétroliers contigus. Mais les ressources pétrolières constituent aussi des atouts énormes de cooperation et de développement. Y a pas à chercher ailleurs, en Amérique latine, nous avons un géant producteur d’hydrocarbures, en l’occurence le Brésil, qui, ayant de frontières avec 10 pays, a fait preuve d’une bonne cooperation régionale en terme de resources frontalières, en promouvant le développement de la région. A titre d’exemple l’exploitation de l’énergie hydraulique du barrage de ITAIPU entre le Brésil et le Paraguay et pourquoi pas de telles cooperations en Afrique????

Les prochains articles se proposent de décortiquer les potentialités en hydrocarbures de lacs du rift Albert ci-haut cités. Restez connecter vous ne serez pas déçus !!!!
Appui: Forum Sud-Sud, Coppe-UFRJ, Institut Interculturel de Grands Lacs, Pole Institute, Institut Royal Colonial Belge.
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